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Partenaires du CILSS

 ACQUIS DU PARTENARIAT NOUE PAR LE COMITE PERMANENT INTER-ETATS DE LUTTE CONTRE LA SECHERESSE DANS LE SAHEL (CILSS)

Créé le 12 septembre 1973, le Comité permanent Inter-États de Lutte Contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS) est une institution inter-gouvernementale qui regroupe aujourd’hui 13 États membres (Burkina Faso, Bénin, Cap Vert, Côte d’ivoire, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo).

Le Soudan et la République centrafricaine dont les demandes d’adhésion ont été récemment acceptées respectivement par les 18ème et 19ème conférences des Chefs d’États et de Gouvernement (CCEG) comme 14ème et 15ème État membre du CILSS n’ont pas encore formellement adhéré à l’Institution.

Son mandat est “S’investir dans la recherche de la Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle et la lutte contre les effets de la désertification et du Changement Climatique pour un équilibre écologique et un développement durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest”.

Le CILSS opère à partir de trois (3) sites : Le Secrétariat Exécutif qui est le siège politique
basé à Ouagadougou au Burkina Faso, et deux institutions spécialisées : AGRHYMET Centre
Climatique Régional pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (AGRHYMET CCR-AOS) à Niamey en République du Niger et l’Institut du Sahel (INSAH) à Bamako en République du Mali.

Pour conduire à bien sa mission, le CILSS a développé au cours des cinquante dernières années des relations de partenariat pouvant être regroupés en trois grands types.

1. Partenariats stratégiques ;
2. Partenariats techniques et financiers ;
3. Partenariats scientifiques.

Ces trois types de partenariat ont permis au CILSS d’assurer sa mission et de délivrer des services conformément à son mandat.

La présente note, produite dans le cadre des activités du cinquantenaire, notamment la table ronde sur le financement durable du CILSS, donne un aperçu sur les principaux partenariats que l’institution a développés au cours de ses 50 ans
d’existence. 

Les différents partenariats développés par le CILSS : Partenariats stratégiques

On entend par partenariat stratégique, un partenariat entre des organisations ou des structures de grande renommée et de haute qualification partageant la même vision et décidant de s’appuyer idéologiquement et/ou de travailler en synergie ou complémentarité pour adresser ensemble des problématiques de développement de portée régionale, nationale ou locale.

Il se traduit généralement par des actions qualitatives de soutiens mutuels régies par la production de documents cadres tels que des politiques et stratégies (régionales, sectorielles) collégialement approuvées et adoptées par les parties prenantes.

Le partenariat stratégique se traduit également par des actions d’assistance, de plaidoyer et de portage commun d’actions soutenant les stratégies des parties prenantes et améliore la qualité des services rendus dans un espace ciblé.

Depuis sa création le CILSS entretient un tel type de partenariat avec des Organisations telles que l’ONU, le Club des Amis du Sahel, la FAO, le PAM, le FIDA, l’OCLALAV, UNSO, PNUD, l’OMM, OCDE, la BID, BADEA, CEAO, Banque Mondiale. Ce partenariat est ensuite s’élargi à l’UEMOA et à la CEDEAO avec lesquelles le CILSS a signé des accords-cadres de coopération respectivement en 2003 et 2006.

Du fait de ces accords, le CILSS assure le rôle de bras technique de ces deux OIG pour préparer et mettre en oeuvre des projets et programmes relevant de sa compétence et entrant dans le cadre de politiques agricoles et environnementales communes. Ce partenariat couvre aussi les relations avec l’OCDE à travers le Club du Sahel devenu Club du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest, les organisations faitières telles que le ROPPA, L’UNCCD, la CEA de l’UA et des partenaires techniques et financiers.

Ces partenariats ont permis de renforcer les politiques régionales, de mettre en place des réseaux régionaux opérationnels, de diffuser des informations consensuelles sur la situation de la sécurité alimentaire, notamment en matière de suivi des campagnes agro-sylvo-pastorales, des ressources naturelles (eau, végétation, terres, etc.), de la sécurité alimentaire, de renforcement des capacités et de plaidoyer face à des problématiques d’envergure régionale touchant des secteurs sensibles (populations, agriculture, élevage, ressources en eaux, ressources environnementales et foncières, énergie renouvelable, produits phytosanitaires, biosécurité, etc.).

Partenariats techniques et financiers

Ces types de partenariats sont basés sur des accords financiers et/ou techniques d’appui au fonctionnement, à la mise en place d’infrastructures et au développement de projets et programmes de développement (conception, mise en oeuvre et suivi). Dès sa création, le CILSS s’est attelé à bâtir des partenariats techniques et financiers pour assurer la mise en oeuvre de ses programmes. Très tôt, de grandes institutions telles que l’USAID, l’Union Européenne, les coopérations allemande (GIZ), canadienne, française, néerlandaise, italienne, danoise, suisse, danoise, japonaise, portugaise, de l’Arabie Saoudite et certains pays de l’OPEP, etc., se sont positionnées pour soutenir le CILSS dans ses missions à travers le financement de nombreux projets et programmes dans ses domaines d’intervention pour des investissements pour plusieurs milliards de FCFA. On peut citer entre autres des projets emblématiques du CILSS que sont : le PROCELOS, le PRS1 et 2 ; ESPACE, AP3SA, SVS, DIAPER, LUBILOSA, FSRP 2 et 3, PRGDT, AMESD, projet Gaz Butane, PFIE, LU/LC, PREDAS, PRES, Fonds Italie-CILSS, Projet transfrontalier, FARAMTRAC, Convention DOAG/USAID, etc. Puis, au cours de ces dix dernières années, une nouvelle dynamique de ce type de partenariat a été ouverte avec l’appui des partenaires multilatéraux tels que la Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement (BAD), la Banque Islamique de Développement (BID), la BADEA, la BOAD, etc. Cette nouvelle dynamique a renforcé pour le CILSS le financement de ses projets régionaux structurants avec des composantes nationales et régionale.

Cela s’est traduit par le financement de nouveaux projets structurants tels que le PRAPS 1 et 2, le PARIIS, le P2RS 1 et 2, ECOAGRIS, PASANAO, PAGR/SANAD, FSRP, GCCA, GCCA+, etc.  Dans l’exécution de l’ensemble de ses importants projets et programmes, plusieurs organisations ont contribué techniquement et financièrement comme la FAO, le PAM, le PNUD, l’UNICEF, l’OXFAM, Save the Children, FEWS NET, RC/UE, GSU/IPC, FICR, ACF, l’APESS, le ROPPA, l’ACMAD etc.). Dans le cade de ces projets beaucoup d’outils ont été développés au bénéfice des Etats membres et de la région Sahélienne et Ouest africaine.

Partenariats scientifiques

Cette troisième catégorie de partenariat a été conclue avec de nombreuses organisations scientifiques de formation et ou de recherche action dans les différents domaines thématiques couverts par le CILSS.  En général, le partenariat scientifique est également établi avec les partenaires stratégiques, techniques et financiers, les institutions régionales et internationales de recherche (SNRA, NASA, IRD, CIRAD, etc.), les Universités, la FAO, l’ICRISAT, le CORAF, l’IWMI, la banque Mondiale, l’OMM, etc.

Accords de partenariats et fonds mobilisés

Depuis sa création en 1973, le CILSS a conclu plus 500 accords de coopération et conventions de financement qui lui ont permis de mobiliser des fonds nécessaires à la conduite de ses missions.  Les partenariats en vigueur à ce jour restent encore nombreux. Toutefois, certains sont arrivés à échéances et méritent d’être renouvelés ou actualisés.  Ces partenariats ont permis au CILSS de mener des projets pilotes, de produire et capitaliser des résultats importants, de faire des publications scientifiques et de développer de nombreux outils/instruments d’aide à la prise de décision et de formations.

Ces différents partenariats ont permis de mobiliser selon les statistiques disponibles de 2008 à 2023 plus de 216 milliards de FCFA, sur un budget prévisionnel de plus 252 milliards de FCFA, soit une contribution de 86%. Le graphique ci-dessous montre l’évolution de l’engagement financier du CILSS entre 2008 et 2023. Il ressort une zontribution des PTF qui oscille autour de 20 milliards de FCFA/an à partir de 2015.

On constate une belle amorce dans l’évolution des financements acquis dans les années 2012/13 pour atteindre deux pics en 2015 et 2022 où la contribution des PTF atteignait les 20 milliards de FCFA/an. En 2017 et 2018, on note une diminution de ces contributions. A partir de 2023, on enregistre de nouveau, une baisse du niveau de ces contributions. Spécifiquement au cours des cinq dernières années (2019-2023), on remarque une forte évolution du financement des partenaires du CILSS (cf. la figure ci-dessous), soit près de 87 milliards de FCFA. Cela est dû à la signature de nouveaux accords de subvention de financement avec de nouveaux partenaires comme la Banque Mondiale et la Banque Africaine de Développement (BAD) aux cotés des partenaires historiques notamment l’Union Européenne, l’USAID, l’AFD, la CEDEAO, l’UEMOA, le FIDA, le GEF et la FAO dont certains ont accru leur contribution pendant cette période.

Conclusion

Durant ces cinquante dernières années, les différents partenariats noués par le CILSS ont crucialement contribué à l’amélioration des services rendus aux États membres. Cela s’est traduit par le développement des outils, instruments, projets et programmes d’importance stratégique. Ils ont par ailleurs permis au CILSS d’apporter des appuis politiques tant au niveau national que régional dans ses différents domaines d’intervention, ce qui a permis à la région de mieux se prémunir des catastrophes naturelles mais aussi à améliorer directement les conditions de vies de plusieurs milliers de Sahéliens et Ouest africains.  La commémoration du cinquantenaire offre l’opportunité de faire le point de ce partenariat, de réfléchir sur la stratégie de leur renforcement tant en nombre qu’en qualité et volume d’actions conduites avec eux en faveur des États membres et des populations du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

En somme, malgré les résultats encourageants obtenus, l’objectif visé dans cette commémoration est de célébrer ce partenariat pour le rendre encore plus opérationnel, de renforcer davantage l’engagement et la synergie entre le CILSS, ses États membres et ses partenaires pour plus d’impacts des interventions sur le terrain face aux problématiques de développement socioéconomique durable de plus en plus complexe dans la région sahélienne et ouest africaine.