AVIS sur la situation alimentaire et nutritionnelle dans un contexte d’insécurité civile et d’inflation persistante au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
AVIS sur la situation alimentaire et nutritionnelle dans un contexte d’insécurité civile et d’inflation persistante au Sahel et en Afrique de l’Ouest.
Les participants à la réunion du dispositif régional de Prévention etde Gestion des Crises Alimentaires (PREGEC) au Sahel et en Afrique de l’Ouest, tenue les 10 et 11 juin 2024 à Abidjan en Côte d’Ivoire, ont évalué la situation alimentaire et nutritionnelle et le démarrage de la campagne agropastorale 2024-2025 et donnent les conclusions suivantes.
1. Situation des marchés : Le fonctionnement des marchés de la région est globalement satisfaisant, sauf dans les zones de conflits où il est toujours perturbé.
L‘approvisionnement des marchés en céréales de base connait un affaiblissement global, malgré la
mise en marché des stocks par les commerçants en cette période de démarrage de la saison des pluies.
Les prix des denrées alimentaires restent très élevés par rapport à la moyenne des cinq dernières années dans tous les pays. Les hausses de prix les plus importantes sont toujours observées au Nigéria, au Ghana, en Sierra Leone, au Libéria et en Gambie.
Le niveau d’inflation reste très élevé dans la région, avec un taux global de 24%. L‘inflation demeure l’une des principales causes sous-jacentes de la hausse générale des prix. Les pays
les plus touchés par l‘inflation sont le Nigéria (33,7%), la Sierra Leone (41%) et le Ghana (25%).
La dépréciation continue des monnaies locales, l’insécurité civile, les mesures de restriction d’exportation des produits alimentaires toujours en vigueur dans la plupart des pays de la
sous-région et le déficit de production agricole dans certains pays (Nigéria, Niger et Tchad) contribuent au maintien de la tendance haussière des prix des denrées de base au-dessus
de la moyenne des cinq dernières.
Malgré, que les prix des animaux et des produits de rente soient en hausse par rapport à la moyenne des 5 dernières années, les termes de l‘échange demeurent dans l‘ensemble en défaveur des consommateurs. Cela traduit une détérioration continue du pourvoir d‘achat des ménages
agricoles et pasteurs en raison de la hausse des prix des denrées de base, limitant ainsi leurs capacités d’accès à une alimentation diversifiée, saine et nutritive.
Sur les marchés internationaux, les indices des prix mondiaux de toutes les céréales et des produits laitiers sont en hausse en raison des dégâts subis par les infrastructures portuaires
sur la mer noire d’une part et d’autre part des perturbations du transport maritime en mer rouge.
2.Situation alimentaire et nutritionnelle : résultats du Cadre Harmonisé (CH) et les mesures d’atténuation
3. Démarrage de la campagne agrosylvopastorale 2024/2025
4.Situation pastorale
5.Recommandations : Compte tenu de tout ce qui précède, la réunion recommande :
À l’endroit des États :
• Allouer les ressources nécessaires pour la mise en œuvre des plans nationaux de réponse ;
• Prendre les dispositions pour faciliter l’accès des humanitaires aux zones d’insécurité ou difficiles d’accès, en particulier au Burkina Faso, au Mali, au Niger et au Nigéria.
• Renforcer les actions de protection sociale en soutien au pouvoir d’achat face à l’érosion des moyens d’existence des populations et en particulier pour les personnes déplacées internes.
À l’endroit du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA :
• Renforcer la solidarité régionale sur le pastoralisme pour faciliter la libre circulation des troupeaux, des produits agropastoraux et alimentaires ;
• Mettre les ressources nécessaires à la disposition des pays pour combler le déficit de financement des Plan nationaux de réponse par la mobilisation de la réserve régionale de sécurité alimentaire ;
• Engager le plaidoyer de haut niveau à l’endroit des Etats visant le financement durable de la réponse.
À l’endroit des Partenaires :
• Prendre des mesures urgentes pour appuyer la mise en œuvre des plans nationaux de réponse aux besoins immédiats des populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle par le renforcement des programmes d’assistance alimentaire et humanitaire.
• Continuer à s’investir résolument dans les réponses structurelles inclusives en restant au côté des pays afin d’inverser les tendances alimentaires et nutritionnelles négatives dans la région, notamment le développement du secteur des intrants agricoles et de l’irrigation identifiés comme des leviers pour le renforcement de la résilience ;
• Appuyer la coordination régionale des réponses et des interventions structurelles à travers le processus du Nexus humanitaire développement-paix pour renforcer la résilience et la durabilité des systèmes alimentaires.
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