Le changement climatique et la résilience des pays et des communautés
Au coeur des enjeux mondiaux du changement climatique, se trouve l’objectif principal du CILSS. Les enjeux du changement climatique réaffirment l’importance des actions du CILSS. Orientées à la fois vers la sécurité alimentaire, l’accès aux marchés agricoles, la lutte contre la désertification, la maîtrise de l’eau, la gestion des ressources naturelles, la population et le développement, les interventions du CILSS se trouvent au coeur des tendances mondiales de lutte face au changement climatique et de développement des capacités des pays à la résilience face à ses effets négatifs. Alors que le Rapport Brundtland 1992 de la Commission mondiale sur l’environnement et le développement de l’ONU, « Notre avenir à tous », marquait le début d’un intérêt planétaire vers le développement durable, la Conférence des Parties (COP) sur le climat de Paris du 12 décembre 2021, à travers notamment l’accord historique avec 195 États, et l’Union Européenne, firent de la lutte contre le changement climatique, un besoin plus crucial. S’inscrivant dans la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), l’objectif central de l’Accord de Paris était de renforcer la réponse mondiale à la menace du changement climatique et à accroître la capacité des pays à faire face aux impacts du changement climatique et à rendre les flux financiers compatibles avec un faible niveau d’émission de Gaz à Effet de Serre (GES) et une voie résiliente au climat. Pour atteindre ces objectifs, la COP21 vise à faire accélérer et intensifier les actions et les investissements nécessaires à un avenir durable à faible intensité de carbone. « Le changement climatique entraîne une augmentation de l’insécurité alimentaire, de la pauvreté et des déplacements en Afrique […] L’évolution du régime des précipitations, la hausse des températures et l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes ont contribué à aggraver l’insécurité alimentaire, la pauvreté et les déplacements de population en Afrique en 2020, ce qui n’a fait qu’accentuer la crise socio-économique et sanitaire déclenchée par la pandémie de Covid-19 » (ONU, 2021).
L’Afrique s’est réchauffée plus rapidement que la moyenne mondiale, terres et océans confondus (ONU, 2021). L’année 2020 se positionne entre la troisième et la huitième année la plus chaude jamais enregistrée en Afrique, en fonction de l’ensemble de données utilisées. D’ici à 2030, on estime que 118 millions de personnes extrêmement pauvres (c’est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar USD par jour) seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures adéquates ne sont pas prises (ONU, 2021). Par exemple, en septembre 2021, de nombreux pays (Soudan, Soudan du Sud, Éthiopie, Somalie, Kenya, Ouganda, Tchad, Nigéria – qui a également connu une sécheresse dans sa partie sud, Niger, Bénin, Togo, Sénégal, Côte d’Ivoire, Cameroun et Burkina Faso) ont signalé des pertes humaines ou des déplacements importants de populations suite à de graves inondations. De plus, de nombreux lacs et rivières ont atteint des niveaux record, notamment le lac Victoria (en mai 2021), le fleuve Niger à Niamey et le Nil Bleu à Khartoum (ONU, 2021). En outre, l’érosion des côtes ouest-africaines constitue un autre défi climatique de taille devant être considéré par le CILSS.
Le Fonds Vert pour le Climat (FVC) se présente désormais comme le cadre de référence de la lutte contre les effets du changement climatique et pour renforcer les capacités des pays et communautés à l’adaptation et à la résilience. Nouveau fonds mondial créé pour soutenir les efforts des pays en développement pour répondre au défi du changement climatique, le FVC fait figure de Chef de file d’une myriade d’acteurs et de fonds dédiés pour la cause.