Axe stratégique 1 : Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle

La croissance de la production agricole dans la région ouest-africaine a été spectaculaire au cours des trente dernières années entraînant un accroissement des disponibilités alimentaires par abitant hors importations entre 1 700 à 2 400 kilocalories sur la période 1980-2007. En dépit de ces résultats, rendus possibles grâce à plusieurs décennies d’efforts des États avec le soutien de leurs partenaires, et au regard de la croissance plus rapide de la population, la sous-région sahélienne et ouest-africaine reste sujette à une insécurité alimentaire et nutritionnelle chronique qui, ces derniers temps, prend de l’ampleur et impacte particulièrement les populations vulnérables comme les ménages ruraux, les femmes et les enfants. Au quotidien, environ 40% de la population sahélienne connaît l’insécurité alimentaire et une malnutrition chronique.

L’analyse diagnostique de la situation alimentaire et nutritionnelle critique, réalisée plus haut, indique une expansion géographique et la complexification de ses origines dans lesquelles s’entremêlent sécheresse, changement climatique, mauvaises pratiques agricoles, concurrence des exploitations minières, mauvaise gouvernance du développement agricole et, plus récemment, l’extrémisme violent qui réduisent les capacités productives des populations. Il en découle l’érosion des moyens d’existence des ménages ruraux, des déplacements massifs de population dans un contexte aggravé par le renchérissement des prix des denrées alimentaires limitant davantage l’accès et la satisfaction des besoins alimentaires. Elles sont une indication claire que la réalisation de l’objectif « Faim zéro » d’ici à 2030 reste hypothétique pour l’ensemble de la sous-région et que les États aidés du CILSS et des autres organisations sous régionales (CEDEAO et UEMOA) doivent redoubler d’efforts dans la quête des réponses appropriées en agissant sur les politiques et stratégies agricoles.

Depuis la décennie 2000, les États sahéliens et ouest-africains se sont investis dans la formulation et la mise en oeuvre de politiques et stratégies de sécurité alimentaire et nutritionnelle durable. Ceci s’est traduit par l’adoption du cadre Stratégique de Sécurité Alimentaire du CILSS, de la Politique Agricole de l’UEMOA (PAU) et de l’ECOWAP de la CEDEAO.

Ces politiques et stratégies convergent vers trois domaines qui sont (i) la recherche de solutions structurelles durables, (ii) la mise en oeuvre d’outils/instruments de gestion des crises alimentaires et nutritionnelles, et (iii) l’alerte.

Le CILSS a toujours mis la lutte contre l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au coeur de sa mission/son mandat, et appuie activement les OIG et les autres acteurs en mettant à leur disposition des informations fiables leur permettant de prendre des décisions.

Il s’est aussi pleinement investi dans l’élaboration des programmes agricoles des États membres en organisant des rencontres techniques de haut niveau dans le cadre de la prévention et de la gestion des crises alimentaires et nutritionnelles (PREGEC, RPCA). Par ailleurs, le CILSS est fortement engagé (rôle d’agence technique) dans le partenariat plurilatéral sur la résilience (Alliance Globale pour les Initiatives de Résilience – AGIR) en vue de l’accélération de la réalisation de l’agenda régional de sécurité alimentaire et nutritionnelle sur 20 ans par
l’accompagnement de la mise en oeuvre des politiques agricoles au Sahel et en Afrique de l’Ouest.

Au vu de son expérience et de son expertise, le CILSS doit continuer d’apporter significativement sa contribution pour contrer l’insécurité alimentaire et nutritionnelle dans ses États membres. Pour ce faire, des résultats ont été ciblés dans le présent plan stratégique 2050. Il s’agit particulièrement pour le CILSS d’approfondir et de déployer toute son expertise pour renforcer davantage et de manière continue, les capacités des États membres à mieux faire face à la situation en accroissant leurs productions par :

i) la fourniture des services agrohydro-climatiques ;
ii) des politiques agricoles plus adaptées en conciliant les impératifs humanitaires, au développement durable et à la paix ;
iii) une plus grande capacité d’anticipation face aux risques et aléas ;
iv) l’assurance de la disponibilité d’intrants et de produits phytosanitaires de qualité, et la biosécurité ;
v) la promotion de bonnes pratiques agro-sylvo-pastorales.

La mise à l’échelle des bonnes pratiques pour la résilience des systèmes de productions agro-pastorales a pour finalité de contribuer à renforcer la dynamique engagée par les États en synergie avec leurs partenaires.
Le présent axe stratégique est transcrit en résultat stratégique décliné en trois résultats intermédiaires, tel que présenté dans la figure suivante :

Objectif stratégique 1 : Assurer une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable dans les pays de l’Afrique de l’Ouest et du Sahel.

Télécharger le bulletin de suivi de la campagne agricole: situation au 30 juin 2023